mardi 31 décembre 2013

Bouger sans Ryanair en 2014: Cartier à Paris

Eh oui le temps passe et j'ai préféré ne pas communiquer plutôt que de le faire sans qualité. Il est parfois nécessaire de laisser le temps couler pour tout à coup, comme un éclair sorti de nul part, s'extraire des illusions trompeuses offertes par trop de choix se proposant comme autant de voies sans issue. Et c'est finalement dans cet espèce de flou artistique que l'on peut espérer voir émaner les vrais désirs, non pervertis par l'influence extérieure.

En 2014 je veux bouger
Mais sans dépenser l'argent que je n'ai pas. Ajoutant à cela les considérations écologiques qui ne sont pas négligeables, une certaine aversion pour le manque de respect dont les voyageurs du ciel font l'objet et une nostalgie du passé (en particulier pour le tournant du XXe) - quelle qu'en soit la source (crise économique, effet de mode,...), j'ai décidé de faire au moins un weekend par mois une excursion à moins de 3 heures de Bruxelles en train ou en voiture.

L'élémentaire: Paris
Peu original pour une Bruxelloise reliée en permanence par 1h15 de trajet à peine de cette ville, qui ne manque jamais de me procurer un sentiment à la fois de honte provinciale et d'exaspération, elle demeure pourtant une source d'intérêt et de surprises sans cesse renouvelée. Une journée suffit pour être totalement dépaysé et pour rentrer chez soi avec le sentiment satisfait de celui qui, finalement, n'est pas si mal que ça chez lui: mon appartement me semble plus grand, l'air plus pur, mes concitoyens plus sympathiques, mes pots de fleurs plus luxuriants et ma bière plus désaltérante.

Un incontournable: Le Grand Palais
Ce n'est pas d'une folle originalité mais c'est un incontournable si vous souhaitez voir des pièces extrêmement connues et concrétiser vos lectures artistiques par une expérience sensible. Pas de Braque pour moi cette fois-ci (se sont-ils concertés avec le musée d'Ixelles pour faire un clin d'oeil aux Inconnus?), j'ai préféré opter pour le rêve et les paillettes, ambiance de fin d'année oblige, avec l'exposition "Cartier: le Style et l'Histoire".

Les -
- La scénographie de l'exposition n'a pas été pensée en fonction du nombre très important de visiteurs puisque certaines vitrines étaient complètement occultées par...3 personnes, occasionnant des queues qui, par leur référence à la boucherie ne convenaient pas vraiment à la noblesse du sujet.
- Le fond sonore aurait pu être travaillé pour couvrir les travaux du bâtiment.

Les +
- De nombreuses pièces exceptionnelles, de toutes les époques qui ont fait Cartier.
- Un jeu de lumière et de photographies qui mettaient merveilleusement en valeur la salle d'exposition qui, a elle seule, vaut déjà le détour.
- Un fil chronologique mais également thématique intéressants, l'évolution des bijoux étant symbolisée par les grandes personnalités qui ont marqué son histoire avec des commandes originales et parfois loufoques. Celle que j'ai préférée: l'actrice Maria Felix -nous n'avons rien inventé avec nos reptiles, ils étaient déjà là dans les années '60!
- Et, bien sûr, pour soutenir cette marque qui après tout, comme rappelé dans l'exposition, a été profondément marquée par Jeanne Toussaint, nommée directrice de Cartier en 1933 et qui était née à...Charleroi!

La Place Vendôme, musée à ciel ouvert
Enthousiasmée par l'exposition, et mélancolique d'une époque flamboyante au parfum révolu, j'ai souhaité voir si les riches existaient toujours en allant faire un tour place Vendôme. Soulagée, j'ai pu apercevoir quelques merveilles en vitrines, certaines importables -on peut toujours rêver que j'en aie l'occasion un jour- mais qui n'en demeurent pas moins des oeuvres d'art à admirer sans la foule oppressante des musées et avec cette petite sensation de pouvoir (très) factice émanant de la petite étiquette blanche avec beaucoup trop de numéros dessus...mais qui ne correspondent pas aux numérotations muséales.

Et pour ceux qui ont encore des jambes
Poussez jusqu'aux Galeries Lafayette et au Printemps pour voir leurs vitrines de Noël animées par des peluches-marionnettes dont le charme désuet n'a pas perdu son effet. Bien que moins belles que l'an dernier, les vitrines du Printemps en particulier, signées cette année par Prada, sont toujours particulièrement soignées, même si elles m'ont semblé moins féériques que celles élaborées par Christian Dior l'an dernier...et demandez-vous pourquoi tant de gens s'amassent encore dans les magasins juste après Noël et juste avant les soldes...

Un lien parmi d'autres: http://www.youtube.com/watch?v=crrsbjQTIjQ
L'exposition a lieu jusqu'au 16 février 2014. Je vous suggère vivement d'acheter vos tickets à l'avance (la musique classique ne compensant pas toujours la pluie et le froid et une journée étant trop précieuse pour perdre du temps): http://www.digitick.com/cartier-individuels-css5-rmn-pg1-rg4594.html